Conflits miniers au BF
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À propos de : Cartographier les conflits miniers au Burkina Faso

Le projet de recherche

Cette application interactive de cartographie en ligne a été conçue par Bettina Engels, Christian Sonntag, Atossa Pandazmapo, Franza Drechsel et Mirka Schäfer (Groupe de recherche Junior “Global Change – Local Conflicts?” (GLOCON), Freie Universität Berlin) afin de servir à l’analyse de conflits miniers au Burkina Faso. Dans le cadre de ce projet seront utilisées des données géographiques quantitatives, ainsi que des données qualitatives provenant de travaux de recherche en sciences sociales, ceci dans le but d’offrir une meilleure compréhension des conflits liés à l’activité minière au Burkina Faso.

Diana Ayeh a fourni le texte et les photos de la mine de Yaramoko. Hermann Moussa Konkobo a écrit le texte français sur la mine de Houndé. Merle Groneweg, Sarah Kirst et Hermann Moussa Konkobo ont fourni des photos. Merci beaucoup pour cela!


Manuel d’utilisation

Cette carte en ligne comporte deux sections : la carte en elle-même et des textes plus détaillés concernant les mines.

(1) La légende de la carte se trouve sur le côté droit de l’écran. Dans la partie supérieure, vous pouvez alterner entre les différents fonds de carte, c’est-à-dire choisir entre une image satellite, open street map (carte routière) et une carte du paysage. Dans la partie inférieure, différentes couches de la carte peuvent être sélectionnées en fonction de ce qui vous intéresse. Pour plus d’informations sur les mines, cliquez sur les icônes de la carte. Une petite carte d’aperçu de la zone élargie se situe sur le côté gauche de l’écran. La fonction recherche et les coordonnées géographiques de la position de la souris sont en bas à gauche. Zoomez et dézoomez sur la carte avec la molette de la souris ou en vous servant du signe "+" ou "-" dans la zone en haut à gauche de la partie carte.

(2) En haut de l’écran, vous trouverez des informations écrites et des photos des conflits de quelques mines sous l’onglet « Mines et conflits ». Ces informations se basent sur nos propres recherches. Du fait de capacités restreintes, tous les conflits et mines ne sont pas présentés de manière aussi détaillée les uns que les autres.


Sources et références des données

Permis d’exploration au Burkina Faso:

Direction Générale de la Géologie et du Cadastre Minier (2013), Permis de recherche octoyés au Burkina Faso, in: ITIE (2014), Rapport de conciliation des paiements des sociétés minières à l’état et des recettes perçues par l’état des dites sociétés pour l’exercice 2012. Ouagadougou: Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), p. 25.

Structure géologique:

Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) (France), Bureau des mines et de la géologie (BUMIGEB) (Burkina) (2003): Carte géologique et minière du Burkina Faso à 1:1.000.000. Orléans

Nombre d’habitants dans les villes:

City Population (2017): Population of cities in Burkina Faso.


Activité minière au Burkina Faso

Le Burkina Faso est actuellement le cinquième pays producteur d’or d’Afrique (après le Ghana, l’Afrique du Sud, le Soudan et le Mali). En 2018, 52,66 tonnes d'or ont été produites, selon le ministre des mines. Cela représente une augmentation de plus de 15% par rapport à 2017 (45,8 tonnes). En 2017, le secteur minier représentait 71% des recettes d'exportation totales, 16% des recettes fiscales et 8,46% du PIB du pays (BDO 2019: 48-49). En Septembre 2019, 12 mines industrielles étaient en production, dont 11 mines d'or et une de zinc. Au même temps, l'exploration est fortement poursuivie ; en mars 2014, des licences d'exploration et d'exploitation étaient délivrés sur 40% du territoire du Burkina Faso (Harris & Miller 2015: 15-17). En 2018, il existe plus de 700 licences d'exploration (OCDE 2018).

La loi
Selon la loi territoriale burkinabè, toute la terre appartient à l’État ; cela inclut les ressources souterraines. En 1993, le code des investissements a été passé dans le cadre de processus d’ajustement structurel dans les années 1990. Le premier code minier est entré en vigueur en 1997; il encourageait principalement la libéralisation du secteur minier industriel. En association avec la montée des prix de l’or au début des années 2000, cela constitua une importante incitation à investir dans l’exploitation minière à grande échelle, qui est devenue répandue au milieu des années 2000. En 2003, un autre code minier a été introduit avec un impôt des sociétés de 20% pour le secteur minier, ce qui est comparativement faible et ce qui a été conçu pour attirer les investisseurs étrangers. Actuellement (2018), l'impôt des sociétés est fixé à 28% (pour plus de détails sur les taxes minières au Burkina Faso, voir Dorin 2017 ). Le code minier le plus récent a été ratifié en 2015, dans le contexte des premières expériences des mines productrices, et des mines qui ont été fermées. Il est actuellement en cours d’implémentation. Contrairement aux précédentes lois minières, le nouveau code minier est plutôt orienté vers la création de recettes publiques tirées de l’exploitation minière, en particulier via un Fonds Minier de Développement Local (FMDL). Cependant, la nouvelle législation n’entraîne pas des changements substantiels de la politique minière et ses implications (Hubert 2018).

Conflits autour du code minier
L'introduction du code minier en 2015, et particulièrement du FMDL, a été le résultat des longues campagnes de la société civile pour une distribution plus juste des recettes publiques provenantes des mines industrielles. Dans le processus actuel de l'implementation, les sociétés minières utilisent tous les moyens possibles pour échapper le nouvel code, par exemple, en déclarant que leurs conventions minières, ou contrats, procèdent des périodes des codes miniers anciens et que donc, le nouvel code ne doit pas s'appliquer dans leur cas. Par conséquence, des organisations de la société civile revendiquent constamment la mise en œuvre correcte du code minier du 2015: En octobre 2018, plusieurs organisations de la société civile (ORCADE, Oxfam, Publiez ce que vous payez) ont publié un rapport qui demande le respect des dispositions du code minier en ce qui concerne l’environnement, la fourniture locale, l’emploi des Bukinabés dans les projets miniers, et la realisation du FMDL par les Sociétés minières (Nabole 2018, ORCADE 2018).

L’exploitation artisanale de l’or : L’orpaillage
Au Burkina Faso, la majorité de la population en milieu rural dépendent de l’agriculture de subsistance ainsi que de l’élevage de bétail. Une autre source de revenu importante est l’exploitation artisanale de l’or, qui est désignée dans l’Afrique de l’ouest francophone par le terme orpaillage (qui signifie normalement l’extraction de l’or de rivières aurifères). Cependant, malgré ses origines, ce terme comprend aussi les personnes qui extraient l’or en creusant des trous dans le sol, que l’on appelle orpailleur·euse·s. Ces puits ont souvent une profondeur de 20 à 50 mètres, et selon certaines personnes interviewées, ils peuvent atteindre les 100 mètres. Les orpailleur·euse·s se servent de cordes pour descendre dans les puits et travaillent avec des outils rudimentaires pour extraire du minerai contenant potentiellement de l’or. À travers un processus comprenant plusieurs étapes, le minerai est broyé par des moulins à moteur ou bien à la main, puis lavé et tamisé à travers du tissu. Enfin, la séparation de l’or et du minerai se fait à l’aide de mercure et parfois de cyanure (pour une explication détaillée, voir Tschakert/Singha 2007).

Exploitation artisanale vs industrielle de l’or
Alors que l'exploitation minière industrielle est assez récente dans le pays, le Burkina Faso possède une tradition d'exploitation aurifère artisanale, qui a commencé bien avant la colonisation, bien que limitée depuis longtemps à certaines régions. Il existe des différences considérables entre l’extraction minière industrielle et artisanale en ce qui concerne les quantités extraites, le nombre de personnes impliquées et le nombre de sites d’extraction. Alors que les statistiques officielles n’indiquent que 3% de l'or produit au Burkina Faso à partir de l'extraction artisanale, Arnaldi di Balme et Lanzano (2014: 18) estiment que cette part est plutôt de 25%. On compte officiellement 500 à 700 sites d’exploitation minière artisanale dans le pays ; on estime toutefois qu'il en existe plus de 1.000 (AN 2016, OCDE 2018). En 2017, au total, 9.651 personnes étaient directement employées dans les 11 mines industrielles actuelles, dont 9.017 Burkinabé et 634 personnes d'autres nationalités (Kaboré, 2018). La grande majorité des employé·e·s de nationalité Burkinabé occupent des postes peu qualifiés et mal payés. Au moins 1,2 million de personnes gagnent leur vie grâce à l'extraction artisanale d'or, auxquelles s'ajoute un nombre considérable de membres de la communauté soutenus par eux (Guéniat & White 2015; OCDE 2018). Bien que l’exploitation minière artisanale soit dans l’ensemble une activité informelle et se déroule dans des conditions précaires comportant des risques économiques et sanitaires élevés, elle offre néanmoins un moyen de subsistance à un nombre considérable de personnes. Les personnes qui travaillent dans l’exploitation minière artisanale dépensent au total près des deux tiers de leurs revenus sur place (Pokorny et al. 2019: 26).

Conflits autour des mines industrielles
L’ouverture de mines industrielles au Burkina Faso a provoqué des conflits dans les villages attenants. Il y a de nombreuses raisons expliquant pourquoi les personnes vivant près des mines protestent. Généralement parlant, la mise en place de mines de grande envergure crée des conflits concernant le terrain et son utilisation. Une nouvelle mine est installée sur un terrain qui a préalablement servi à l’agriculture ou à l’orpaillage, sur un terrain où des personnes ont vécu ou sur lequel se trouvent des lieux sacrés. La promesse des entreprises minières de créer des emplois légaux ne peut pas compenser les pertes vécues par les populations. Lorsque du terrain est réquisitionné pour la mine, l’agriculture vivrière ou l’élevage ne sont plus possibles. Comme compensation, il arrive rarement que de nouveaux champs soient donnés aux familles affectées. Les exploitant·e·s bannissent habituellement l’orpaillage de la concession minière, ce qui enlève encore une importante source de revenu. Les personnes affectées considèrent souvent que leurs préoccupations concernant la protection de lieux sacrés ou d’autres besoins sont traitées avec mépris par la direction de l’entreprise. Cela en rajoute au mécontentement général. Notre carte permet de visualiser ces conflits.

Sources ne provenant pas du Web :
Chouli, Lila (2014): Le boom minier au Burkina Faso: Témoignages de victimes de l’exploitation minière. Paris.
DGMGC (2017): La production minière. Direction Générale des Mines, des la Géologie et des Carrières. Ouagadougou.
Guéniat, Marc & White, Natasha (2015): Golden Racket. The True Source of Switzerland s Togolese Gold. A Berne Declaration Investigation.Lausanne/Zürich. ORCADE (2018): Etat des Lieux de la Mise en Oeuvre du Nouveau Code Minier du Burkina Faso: Organisation pour le Renforcement des Capacités de Développement/Publiez Ce Que Vous Payez/Oxfam.
Pokorny, Benno, et al. 2019: All the gold for nothing? Impacts of mining on rural livelihoods in Northern Burkina Faso. In: World Development, 119, 23-39.



Documents

Dans cette section sont listés quelques documents utiles en lien avec l’activité minière et les conflits au Burkina Faso.

Documents juridiques
Decree 2019 Fond minier de développement local
Code minier (2015)
Décret 2017 Fonds minier de développement local
Décret 2017 Fonds de financement de la recherche géologique et minière
Décret 2017 Fonds de réhabilitation, de sécurisation des sites miniers artisanaux et de lutte contre l'usage des produits chimiques prohibés
Décret 2017 Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines
Décret 2017 Modèle-type de convention minière
Décret 2017 Taxes et redevances minières
Decree 2017 Titres miniers et autorisations

Directives internationales
Union Africaine (2009): Vision du Régime Minier de l'Afrique
CEDEAO (2009): Directive sur l'harmonisation des principes directeurs et des politiques dans le secteur minier
UEMOA (2003): Code minier communautaire
Société Financière Internationale (SFI) (2012):Norme de performance 5. Acquisition de terres et réinstallation involuntaire

Documents politiques
Commission d'enquête parlementaire (2016): Rapport de Synthèse
Commission d'enquête parlementaire (2016): Rapport Général

Documents d’organisations de la société civile
Diabate, B. (2016): Mine Houndé Gold - Les populations peuvent-elles espérer?, in MBDHP (éds.), Liberté. Bulletin d'Information du Mouvement burkinabè des droits des l'homme et des peuples, p. 24-25.
Diabate, B. (2016): Mine Houndé Gold Operation. Déjà des fausses promesses, in ODJ (éds.), Le Combat des Jeunes. Organe d'information et de formation de l'Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso, p. 8.
Pain pour le prochain, Action de carême (2016): Le profit plus important que les droits humains?L'extraction de l'or au Burkina Faso et la responsabilité de la Suisse Luzern.
MBDHP (2015): Les victimes des droits humains commises dans l'exploitation minière. Cas de Namissiguima et de Perkouan, in MBDHP (éd.), Droits Humains au Burkina Faso. Rapport 2015, p. 48-53.
Drechsel, F. & Groneweg, M. (2018): Les mines nous appauvrissent. Impact de l'extraction aurifière industrielle au Burkina Faso et reponses de la société civile, Ressources Naturelles, 3, Rosa Luxemburg Stiftung Afrique de l'Ouest.
ORCADE (2018) : Etat des Lieux de la Mise en Oeuvre du Nouveau Code Minier du Burkina Faso: Organisation pour le Renforcement des Capacités de Développement Publiez Ce Que Vous Payez.Oxfam

Articles universitaires
Chouli, L. (2014): Le boom minier au Burkina Faso: Témoignages de victimes de l’exploitation minière, Paris: Fondation Gabriel Péri.
Côte, M. and Korf, B. (2018): Extractive Enclaves, Entangled Capitalism and Regulative Pluralism at the Gold Mining Frontier in Burkina Faso. World Development, 101, p. 466-476.
Drechsel, F., Engels, B., Schäfer, M. (2018): »Les mines nous rendent pauvres»: L'exploitation minière industrielle au Burkina Faso. GLOCON Country Report, No. 2, Berlin : GLOCON.
Engels, B. (2018): Nothing will be as before: Shifting political opportunity structures in protests against gold mining in Burkina Faso. The Extractive Industries and Society, 5: 2, p. 354-362.
Gueye, D. (2001): Small-scale mining in Burkina Faso. Mining, Minerals and Sustainable Development. Mining, Minerals and Sustainable Development (MMSD), 73.
Lanzano, C. (2018): Gold digging and the politics of time: Changing timescapes of artisanal mining in West Africa.The Extractive Industries and Society, 5: 2, p. 253-259.
Luning, S. (2008): Liberalisation of the Gold Mining Sector in Burkina Faso. Review of African Political Economy, 117, p. 387-401.
Luning, S. (2012): Processing Promises of Gold: A Minefield of Company-Community Relations in Burkina Faso. Africa Today, 58, 3, p. 22-39.
Luning, S. (2014): The future of artisanal miners from a large-scale perspective: From valued pathfinders to disposable illegals? Futures, 62, A, p. 67-74.
Werthmann, K. (2003): The President of the gold diggers: Sources of power in a gold mine in Burkina Faso. Ethnos Journal of Anthropology, 68, 1, p. 95-111.
Werthmann, K. (2009): Working in a boom-town: Female perspectives on gold-mining in Burkina Faso, in: Resources Policy. Resources Policy, 34, p. 18-23.
Werthmann, K. (2012): Gold Mining in Burkina Faso since the 1980s, in: Werthmann, K. & T. Grätz (éds.): Mining Frontiers in Africa. Cologne, p. 119-132.
Sako, A., Bamba, O. & A. Gordio (2016): Hydrogeochemical processes controlling groundwater quality around Bomboré gold mineralized zone, Central Burkina Faso. Journal of Geochemical Exploration, 170, p. 58-71.

Nouvelles

Exploitation minière Où va l’or du Burkina Faso ? L'economiste du faso
Bam : Des orpailleurs s’opposent à l’extension du domaine d’exploitation de Bissa Gold AIB, 29 janvier 2019
Mine d’or Semafo Wona: Échauffourées entre populations et forces de sécurité

En février et avril 2018 les jeunes manifestent en réclamant de l‘emploi dans la mine (Mairie de Houndé 2018; RadioOmega FM 2018). Le maire promet de soutenir leurs revendications et de négocier avec l'opérateur; on attend encore le résultat.

L'Economiste du Faso, février 2018: Houndé Gold Operation SA : La 12e mine industrielle entre en production

Coordination des Corps socioprofessionnels et des associations de la Jeunesse du Tuy (CCJ) (2018): Remise de mémorandum conformément à nos échanges du 8 décembre 2017 à Houndé

L'Economiste du Faso, 29 janvier 2018: Fonds minier de développement local : Une mise en place coûtant 7 milliards de FCFA

Fitzgibbon, Will/Bama, Yacouba Ladji (2017): Paradise Papers. West African development dreams stand still while mining money moves offshore, The Irish Times.

Fitzgibbon, Will/Bama, Yacouba Ladji (2017): Glencore en RDC et au Burkina. Ce que révèlent les Paradise Papers, Jeune Afrique.

International Consortium of Investigative Journalists (2017): Development Dreams Stand Still While Mining Money Moves Offshore

Contact

Prof. Dr. Bettina Engels
Freie Universität Berlin
Otto-Suhr-Institute for Political Science
GLOCON Project Director
Boltzmannstr. 26
14195 Berlin

                                          

Liens utiles

Cette liste de liens utiles n’est pas exhaustive, mais elle offre de quoi de mener des recherches plus approfondies.

Activité minière au Burkina Faso
Chambre des Mines du Burkina (CMB)
Ministère des Mines et de l'Energie (MME)
Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE Burkina Faso)
Autres médias au Burkina Faso
lefaso.net
L'Économiste du Faso
Transparence dans les industries extractives
Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE)
OpenOil
Projets de cartographie web sur les conflits et l’activité minière
Environmental Justice Atlas
Artisanal and Small-Scale Mining Worldwide
OCMAL / OLCA Cartographie des conflits miniers, projets et sociétés minières en Amérique Latine
Atlas de legislation minière de l'Afrique
Contrats de ressources au Burkina Faso
Organisations de la société civile contre les mines
Mines and Communities
Projets universitaires portant sur les conflits miniers
Groupe des jeunes chercheurs GLOCON
Commodities of Empire

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Jun.-Prof. Dr. Bettina Engels

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Mines et conflits


En avril 2018, onze mines industrielles étaient en activité, dont dix mines d’or et une mine de zinc. Neuf permis d’exploitation supplémentaires ont été accordés, et la production sur ces sites commencera dans les prochaines années (AN 2016a: 4f.). Il s’agira principalement de mines d’or, cependant, d’autres minéraux tels que le cuivre ou le manganèse ont aussi été découverts. Contrairement à la carte, la liste ci-dessous inclut les projets avec permis d’exploitation pour lesquels les travaux de construction n’ont pas encore commencé. Dans cette section sont résumés les conflits autour de six mines. Du fait de capacités restreintes, tous les conflits et mines ne sont pas présentés de manière aussi détaillée les uns que les autres. Certains postes sont ainsi plus détaillés que d’autres ; parfois une petite galerie photo est incluse. Pour plus d’informations, cliquez simplement sur le nom de chaque mine.

Mines en activité
























Mines en construction








Mines ayant obtenu un permis










Mines fermées











     Bissa-Bouly

item1
Un mur de séparation entre les maisons du nouveau village de Bouly ; l’ancien village n’avait pas de tels murs et les cours étaient construites avec une plus grande distance entre eux (Merle Groneweg 2017)
item2
Sol fissuré d’une maison récemment construite pour la réinstallation des habitants dans le nouveau village de Bouly (Merle Groneweg 2017)
item3
Un trou dans le toit d’une maison récemment construite pour la réinstallation des habitants dans le nouveau village de Bouly ; photographie prise juste avant la saison des pluies (Merle Groneweg 2017)
item4
Une fissure dans le mur d’une maison récemment construite pour la réinstallation des habitants dans le nouveau village de Bouly, provoquant la colère de la population qui se sent méprisée par l’exploitant, pour avoir construit de telles maisons non durables (Merle Groneweg 2017)
item5
Une fissure horizontale dans le mur d’une maison récemment construite pour la réinstallation des habitants dans le nouveau village de Bouly (Merle Groneweg 2017)
item7
Parc à résidus de Bissa et Bouly, avec des poids lourds transportant des pierres; en arrière-plan, tas de pierres et usine de transformation de Bissa (Merle Groneweg 2017)
item8
Le grand parc à résidus de Bissa et Bouly, avec des poids lourds transportant des pierres et provoquant des tourbillons de poussière (Merle Groneweg 2017)
item9
Parc à résidus de Bissa et Bouly avec poids lourds déchargeant les pierres qu’ils transportent (Merle Groneweg 2017)
item10
Le grand parc à résidus de Bissa et Bouly, avec des conduites transportant des boues d’épuration toxiques (Merle Groneweg 2017)
item11
Conduites de boues toxiques menant au parc à résidus de Bissa et Bouly; en arrière-plan, tas de pierres et usine de transformation de Bissa (Merle Groneweg 2017)
item12
Bâtiment administratif de Bissa et son usine de tranformation (Merle Groneweg 2017)
item13
Usine de transformation de Bissa et tas de pierres (Merle Groneweg 2017)
item14
Rock piles of the Bouly mine (Franza Drechsel 2017)
item15
Tas de pierres de la mine de Bouly (Franza Drechsel 2017)
item16
Bouly's rock crushing machine with conveyor band for further processing (Merle Groneweg 2017)
item17
Concasseur de pierres de Bouly avec tapis roulant menant aux prochaines étapes de traitement (Merle Groneweg 2017)
item18
Concasseur de pierres de Bouly avec un poids lourd sur la gauche, déchargeant des pierres dans la première partie du concasseur (Merle Groneweg 2017)
item19
Production de granite à Bouly destiné à la construction d’un parc à résidus et tas de pierres en arrière-plan (Franza Drechsel 2017)
item20
Le très long tapis roulant de Bouly pour le traitement des minerais (Franza Drechsel 2017)
item21
Puits construit par l’exploitant pour la population vivant près de la mine de Bissa (Merle Groneweg 2017)
item22
Cour intérieure pour une famille dans le nouveau village de Bouly, où la population affectée par la mine doit être réinstallée (Merle Groneweg 2017)
item23
Nouveau village de Bouly construit pour la réinstallation des habitants; au premier plan à droite, un trou qui sert de puisard creusé devant la cour, et qui n’était pas prévu par l’exploitant (Merle Groneweg) (2017)
item24
Nouveau village de Bouly construit pour la réinstallation des habitants, sans vie de communauté (Merle Groneweg 2017)
item25
Nouveau village de Bouly construit pour la réinstallation des habitants, avec les dénommées «maisons boîtes d’allumettes» (Merle Groneweg 2017)
item26
Puit hors-service dans le nouveau village de Bouly (Merle Groneweg 2017)
item27
Fissures profondes dans la nouvelle mosquée du nouveau village de Bouly, provoquant la colère de la population (Merle Groneweg 2017)
item28
Panneau annonçant le dynamitage de roches, que peu de personnes sont en mesure de lire (Merle Groneweg 2017)
item29
Tourbillon de poussière créé par les véhicules de la mine sur la route publique entre Bissa et Bouly, et qui provoque des maladies respiratoires (Merle Groneweg 2017)
item30
Une fosse à ciel ouvert de Bissa (2017)
item31
Une fosse à ciel ouvert de Bissa (2017)
     Minéral: Or
     Opérateur: Bissa Gold SA
     Compagnie: Nordgold (Russie)
     Ampleur: 129km2
     Début de production: 2013 (Bissa), 2016 (Bouly)
     Production: : 261.5 koz (en 2018)
Les conflits en cours autour de la mine de Bissa-Bouly concernent les questions de l’emploi, de la délocalisation, des indemnisations mais aussi de la pollution qui mène à une augmentation des maladies respiratoires. La population affectée n’a pas le sentiment que l’installation de la mine ait participé à améliorer leurs conditions de vie, plutôt le contraire.

Indemnisations
Les derniers conflits, qui ont commencé au printemps 2016, sont en lien avec la fin de la période d’indemnisation de cinq ans. C’est-à-dire que l’entreprise responsable de la mine a envoyé de l’argent aux familles qui ont perdu leur maison ou leurs champs pendant une période de cinq ans. La population affectée comprit qu’après les cinq ans, l’indemnisation continuerait. L’entreprise, en revanche, n’a pas exprimé de telles intentions.
De plus, les familles qui ont perdu leurs champs pour la mine n’ont pas été indemnisées avec un autre champ, mais plutôt sous forme financière. Ceci n’est pas conforme avec les pratiques d’indemnisation recommandées pour le secteur minier (cf. Banque Mondiale 2013). Il était attendu que ces familles aient la possibilité de se constituer d’autres sources de revenu avec l’argent reçu. Cependant, avec un niveau d’éducation et de formation professionnelle limité, cela s’est avéré difficile. L’absence d’activités génératrices de revenu signifie aussi que ceux qui vendent leurs produits sur les marchés locaux sont affectés par la baisse de pouvoir d’achat des populations locales : « J'aurais 75.000 FCFA (environ 115€) par an par la vente des céréales, haricots, arachides... Ce n'est plus le cas », mentionne une femme du village de Bissa.

Orpaillage
Un autre groupe parmi les communautés affectées vivait de l’exploitation minière artisanale, aussi appelée orpaillage, avant que la mine ne soit construite. Comme cette activité a été interdite sur les terrains des concessions minières, ce groupe a perdu une importante source de revenu. « Je travaillais l'or et je gagnerais environ 200.000 FCFA (environ 310€) par an. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, la mine a occupé les sites d'or où nous travaillions », explique une femme du village d’Imiougou. Une autre femme ajoute : « Je vendais de la nourriture sur les sites d'or, mais avec l’arrivée de la mine, je l'ai abandonné et je ne fais rien maintenant ».

Emploi
Les communautés villageoises autour de la mine de Bissa-Bouly demandent des emplois pour leurs habitant·e·s, ce qui ferait office de compensation pour la perte de leurs sources de revenu. Cependant, seulement environ quarante pourcent des employés de la mine proviennent des villages alentour, et ils occupent principalement des emplois peu qualifiés et mal payés. Alors même que la direction de la mine a promis d’améliorer les chiffres de l’emploi local, on observe peu d’évolution.

Délocalisation
Une autre source de conflit est la relocalisation des villages autour de Bouly, à cause du récent agrandissement de la mine de Bissa. Le nouveau site minier, qui a commencé à produire en 2016, se situe à quelques kilomètres de distance de Bissa. En février 2017, la majorité de la population qui devait être réinstallée n’était pas satisfaite par les maisons proposées comme compensation, et de ce fait beaucoup refusèrent de se déplacer. D’autres ressentent maintenant qu’ils·elles vivent trop près du site minier et qu’ils·elles sont affecté·e·s par les explosions de dynamite qui endommagent leurs maisons. Ils·elles demandent à être relocalisés, bien que leurs demandes soient rejetées par l’entreprise, qui considère que leurs maisons sont situées à une distance suffisante de la mine.

Trafic et pollution
La circulation accrue de poids lourds transportant des charges importantes sur des routes non bitumées a engendré une augmentation de la pollution de l’air, et par conséquence des troubles respiratoires. Comme il n’y a pas de clinique dans les environs, les protestataires demandent à la fois de lutter contre la pollution et pour l’installation d’un centre de traitement médical.

Communication
Par-dessus tout, les populations locales ont l’impression que la direction de la mine est inaccessible. Beaucoup ont le sentiment qu’ils·elles n’ont pas de possibilité d’adresser leurs plaintes aux représentant·e·s de la mine – et même lorsque cela se fait, ils·elles ne voient pas de changement. Cela accroît le mécontentement, et comme moyen d’expression de celui-ci, la population locale s’engage régulièrement dans des protestations, manifestations et soulèvements depuis la construction des sites miniers, comme façon de faire valoir leurs réclamations et pétitions auprès de l’entreprise minière et des autorités locales.

Protestations
Des organisations de la société civile ont publié des déclarations, convoqué des conférences de presse et organisé des réunions avec les autorités locales et les représentant·e·s de la société minière afin de donner suite aux revendications des villageois·es. À plusieurs reprises, les résident·e·s se sont rassemblé·e·s et ont marché spontanément pour exprimer leur colère. Dans la municipalité de Sabcé, des femmes sont descendues dans la rue à plusieurs occasions. Le 18 et 19 avril 2016, un groupe de femmes a occupé une partie de la route principale de la municipalité afin de faire valoir leur revendication de l’emploi pour les jeunes de la localité, à l’indemnisation des agriculteur·trice·s et à l’investissement dans les infrastructures de la communauté. Avec leurs protestations, les femmes ont poussé la société minière et les autorités locales à faire des concessions telles que la construction d'un centre social pour femmes et la libération de quatre jeunes activistes du village d'Imiougou arrêtées pendant des manifestations contre la mine le 15 et 16 juin 2016. En raison des protestations des femmes, les activistes arrêtées ont été libérées quelques jours plus tard.
En juillet 2016, des jeunes de quatre villages de la municipalité (Goungla, Imiougou, Zandkom et Guibaré) ont occupé des zones d’orpaillage qui font maintenant partie de la concession de la mine Bissa. Les jeunes se sont plaints que, bien que la période d'indemnisation de cinq ans soit expirée, la mine avait continué à produire et ne renouvelait pas l'indemnité, ni ne tenait ses promesses concernant les investissements dans les infrastructures locales. Les jeunes ont ainsi récupéré la terre. Les forces de sécurité ont arrêté les manifestations et 25 jeunes hommes ont été arrêtés. Trois d'entre eux ont été libérés après quatre jours ; 22 sont restés en prison pendant plusieurs semaines, accusés de vol dans la concession de la mine. Le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et de Peuple, MBDHP, leur a fourni un avocat. Celui-ci a réussi à faire en sorte que la procédure judiciaire soit passée rapidement. 20 accusés ont été mis en probation pendant quatre mois, les deux autres huit mois.

Couverture Médiatique
Le maire de la commune de Sabcé, Rigobert Nassa, dans une interview (août 2019): Il invite à Bissa gold à se conformer à la règlementation du pays et à acquitter leur versement dans le fonds minier pour contribuer au développement local.

     Essakane

item30
Panneau indiquant le siège de IAMGOLD Essakane à Ouagadougou, Burkina Faso (Bettina Engels 2016)

     Minéral: Or
     Opérateur: IAMGOLD Essakane SA
     Compagnie: IAMGOLD (Canada)
     Ampleur: 100km2
     Début de production: 2010
     Production: 405 koz (en 2018)
     Convention minière: 2008

Un commerçant local résume dans son ensemble le conflit qui porte sur la mine d'Essakane : « La venue d'une mine pour la population autochtone c'est un malheur. La fermeture des sites d'orpaillage, les promesses n'ont pas été respectées sur la question de l'emploi, la corruption des leaders. Les délaissés sont les autochtones. »
Comme il le fait remarquer, la population des alentours est insatisfaite de la situation qui fait suite à l’installation de la mine d’or d’Essakane. L’exploitation minière artisanale d’or n’est plus possible, les champs proposés en compensation ne sont pas aussi fertiles que les anciens et il n’y a pas assez de perspectives d’emploi à la mine pour les villageois·es avoisinant·e·s. Du point de vue du commerçant local, ceux qui profitent ne sont pas – comme promis – les personnes vivant près de la mine, mais les « leaders ».

Orpaillage
Dans la région, une grande partie de la population travaillait comme orpailleur·euse·s avant que la mine ne soit installée. L’interdiction de l’extraction artisanale d’or a ainsi causé de la colère, étant donné que beaucoup n’ont maintenant plus de source de revenu. Un orpailleur qui a vécu dans son village pendant vingt ans avertit : « Nous ne sommes pas prêts à arrêter l'orpaillage. Si quelqu'un l'interdit, ça sera la guerre. Et le président qui va le faire, nous allons tout faire pour le faire partir. »

Indemnisation
En plus d’interdire l’extraction artisanale d’or, la mine industrielle d’Essakane a aussi pris le contrôle de la majorité des terres fertiles pour l’agriculture et l’élevage. Bien que les standards de la Banque Mondiale préconisent que les champs donnés en guise de compensation soient de qualité égale ou supérieure à ceux qui ont été pris (cf. Banque Mondiale 2013), beaucoup de familles ont maintenant des difficultés à survivre avec leur propre production (cf. Pain pour le prochain, Action de carême 2016). Un petit agriculteur local déclare : « Avant l'arrivée de la mine, nous vivions mieux, nous avions des animaux, nous étions riches. «

Emploi
Le manque d’activités génératrices de revenu rend la population avoisinante plus dépendante de l’emploi dans la mine. Cependant, du point de vue de la population locale, il n’y a pas assez de personnes des villages alentours qui sont directement employées par la mine ou qui profitent d’un travail indirect en tant que fournisseurs de vivres et matériel. Au contraire, les licenciements des travailleur·euse·s locaux·ales ont mené à une colère accrue parmi la population affectée.

Pour obtenir plus d'information sur les effets environnementaux de la situation minière à Essakane, cf. Porgo, M. & Gokyay, O. (2017): Environmental impacts of gold mining in Essakane site of Burkina Faso. Human and Ecological Risk Assessment: An International Journal, 23, 3, p. 641-654.

Guiro

Minéral: Or
Opérateur: Société des Mines de Guiro (SMG)
Compagnie: Komet Resources (Canada)
Ampleur: 65km2
Début de production: 2016
Production: 65 koz (en 2017)

Inata

Minéral: Or
Opérateur: Société de Mines de Bélahouro
Compagnie: Balaji Group of companies (Ghana)
Ampleur: 26km2
Début de production: 2009
Production: 74,8 koz (2015)
Convention minière: 2007
Arrêt de production: 2017
Après l'arrêt de la production en 2017, l'ancien propriétaire, Avocet Mining, a vendu la mine d'or d'Inata en 2018 au Groupe indien Balaji, basée au Ghana. Jusqu'à présent, les travailleurs·euse·s de la mine n'ont pas reçu leur salaire depuis 2017, ni une compensation équitable, ni des cotisations sociales et de retraite conformément à la législation nationale. Quelques centaines des 1.000 travailleurs·euse·s concerné·e·s ont formé le "Collectif des ex-employés de la Société des mines de Bélahouro (SMB)" pour revendiquer leurs droits. Au total, ils·elles réclament un montant estimé à 12 milliards FCFA de salaires et avantages sociaux.

Media Coverage
Dembele, Françoise (2019): Fermeture de la mine d'Inata: Des ex-travailleurs réclament plus de 11 milliards de F CFA, in: Le Pays, 18 February 2019.

Somda, Ambèternifa Crépin (2019): Société des mines de Belahourou: Les employés dénoncent le silence du gouvernement, in: L'Economiste du Faso, 3 April 2019.

L'Economist du Faso, (24 June 2019): Ex-travailleurs d’Inata : Le dossier avance à la Justice.

     Karma

item31
Karma gold mine overview map (Christian Sonntag, 2016, on the basis of data of Karma site plan by True Gold Mining)
item32
Panneau indiquant le siège d’Endeavour à Ouagadougou, Burkina Faso (Bettina Engels)
item48
Poid lourd transportant des pierres de la mine à ciel ouvert de Karma pour un traitement ultérieur (Hermann M. Konkobo 2017)
item49
Poid lourd descendant à la mine à ciel ouvert de Karma pour extraire des pierres portant de l'or (Hermann M. Konkobo 2017)
item50
Maisons boîtes d'allumettes en construction pour la réinstallation involuntaire des habitants du village Boulounga à cause d'une extension de la mine de Karma (Hermann M. Konkobo 2017)
item51
Maisons boîtes d'allumettes construites à grande proximité pour la réinstallation involuntaire des habitants du village Boulounga à cause d'une extension de la mine de Karma (Hermann M. Konkobo 2017)
item52
Contre tout attente des populations, la société minière a décidé de profaner les tombes et les lieux sacrés afin d’extendre la zone minière (Hermann M. Konkobo 2018)
     Minéral: Or
     Opérateur: Riverstone Karma SA
     Compagnie: Endeavor Mining (Canada)
     Ampleur: (inconnu)
     Début de production: 2016
     Production: 109 koz (en 2018)
Les communautés vivant près de la mine de Karma sont très mécontentes de son installation, particulièrement à cause d’une importante mosquée située près de la concession minière. Comme leurs préoccupations n’ont pas été entendues ni par les autorités ni par la direction de la mine, elles se sont mises à protester. La répression qui s’en est ensuivie n’a fait qu’accroître le mécontentement de la population ce qui persiste. Une autre source de ressentiment est l’absence de sources de revenu à cause des champs perdus avec l’installation de la mine ainsi que l’embauche restreinte dans la mine en elle- même.

Lieu de culte menacé
En 2015, les populations dans et aux alentours du district de Namissiguima protestèrent pendant la phase de construction de la mine de Karma par crainte que les activités d’extraction d’or puissent détruire l’importante mosquée de Ramatoulaye, qui est un lieu de pèlerinage. Par conséquent, avant même que la construction ne commence, les résident·e·s et les autorités religieuses ont exprimé leur inquiétude par rapport aux dangereuses explosions qui pourraient affecter la mosquée. Cependant, ils·elles n’ont pas été pris·e au sérieux par l’entreprise minière ou les autorités gouvernementales, et la mise en place s’est faite comme planifié. Cela a provoqué de la colère, et a mené aux protestations de janvier 2015 demandant l'enterrement du projet minier, durant lesquelles différentes parties de la mine ont été incendiées. En raison de la forte détermination du gouvernement du Burkina Faso, le Cheikh de la Mosquée de Ramatoulaye, le Ministre des Mines et le directeur général de Riverstone Karma SA ont signé un accord en juin 2015. Ainsi, la construction s’est poursuivie et finalement, la production commençait en avril 2016.

Absence de sources de revenu
Depuis l’installation de la mine, les personnes affectées considèrent que les conditions de vie se sont dégradées. Des familles ont perdu les champs sur lesquels elles cultivaient de quoi se nourrir pendant l’année entière. Des arbres qui existaient depuis plus de cent ans et dont les feuilles et les fleurs étaient utilisées dans la préparation de remèdes furent abattus. Les populations des villages des alentours critiquent que, au contraire des promesses faites, très peu d'entre eux sont embauchés dans la mine.
Avant son installation, beaucoup vivaient de l’extraction artisanale de l’or, une activité qu’ils ne peuvent plus poursuivre, étant donné qu’elle a été interdite par la société minière. Selon des informateurs, plus de 200 femmes étaient habituées à générer capital propre par l'orpaillage ce qui n'est plus possible. Comme l’affirme un ancien orpailleur de Namissiguima : « La perte d'emplois lié à l’orpaillage a détruit l’économie du village, entrainant la pauvreté. » Un de ses collègues ajoute : « Tout est devenu difficile dans le village. Jusqu'à présent je n'ai pas encore payé la scolarité de mes enfants, ce qui ne m'arrivait pas avant. » Ces problèmes ne sont pas seulement causés par l’interdiction de l’orpaillage, mais aussi par le manque de terrain pour l’agriculture et l’absence de sources de revenu alternatives.

Réinstallation involontaire
Le village de Boulouga est censé d'être réinstallé dans le but de permettre l’expansion de la mine. Les plans de réinstallation en général et l’endroit envisagé pour la relocalisation en particulier provoquent des conflits. Le chef traditionnel du village avait proposé une zone potentielle pour la réinstallation (la « zone 3 », localement nommée Brininga), mais cette proposition a été rejetée par les autorités locales et la direction de la mine. La société minière a plutôt décidé que le village soit réinstallé à la « zone 5 », une partie du village de Kiswendé. La population de Boulouga refuse de déménager, vu que le nouvel endroit est considérablement moins attractif en ce qui concerne les conditions économiques, sociales et culturelles. Pour éviter une réinstallation à cette zone un groupe, conduit par des chefs traditionnels a décidé de déménager à leur propre frais à la « zone 3 » à Brininga.
De plus, la communauté exige une compensation annuelle pour la perte des terres agricoles de 400.000 Franc CFA (environ 600€) par hectare aussi longtemps que la mine existe. Ces demandes ont été rejetées par la société minière et par les autorités locales.
Un autre conflit actuel concerne le cimetière de Boulouga : Il paraît que la société minière veut profaner les tombes ou déplacer les restes mortuaires. Au début, elle avait adopté la proposition des populations de construire une clôture autour du cimetière, mais actuellement la société minière veut détruire les tombes. Elle donc essaye d'influencer les populations de Boulouga à céder en faveur de la mine.
Par conséquence, des conflits ont surgi en rapport avec la question qui pouvait se nommer « autochtone » du village.
Pour formuler leurs demandes des habitant·e·s de Boulouga ont organisé des assemblées villageoises, écrit des lettres aux autorités locales et provinciales et adressé des allié·e·s dans la capitale Ouagadougou pour qu’ils·elles présentent les revendications aux autorités nationales.

Mana

Mana

Minéral: Or
Operator: SEMAFO Burkina SA
Compagnie: Société d’exploitation minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO) (Canada)
Ampleur: (inconnu)
Début de production: 2008
Production: 181 koz (en 2018)
Convention minière: 2007

Perkoa

item62
Usine (Bettina Engels 2019)
item63
Pendant les premières années, le zinc à Perkoa a été exploité au ciel ouvert. (Bettina Engels 2019)
item64
Pendant les premières années, le zinc à Perkoa a été exploité au ciel ouvert. (Bettina Engels 2019)
item65
Bande transporteuse (Bettina Engels 2019)
item66
Entrée à la mine souterrain (Bettina Engels 2019)
item67
Entrée à la mine souterrain (Bettina Engels 2019)
     Minéral: Zinc
     Opérateur: Nantou Mining Burkina Faso SA
     Compagny: Trevali (Canada)
     Ampleur: (inconnu)
     Début de production: 2013
     Production: 83 428 t (en 2018)
     Convention minière: 2008
Près de la mine de zinc de Perkoa, les habitant·e·s considèrent que leurs conditions de vie se sont détériorées depuis l’installation de la mine. Des champs fertiles leur ont été retirés, laissant la population des environs dans la pauvreté puisque les autres options génératrices de revenu sont rares. Une femme du village se plaint : « Cette mine nous a rendus très pauvres dans ce village. Le périmètre de la mine constituait le grenier du village et aussi et surtout le panier de la ménagère. Nous n'avons plus accès à tout ce que la nature nous avait donné ».

Corruption et promesses non tenues
Les promesses faites par la direction de la mine n’ont pas été tenues. La Fondation Nantou, qui y est rattachée, était responsable de plusieurs projets que la direction de la mine voulait entreprendre, comme la construction de routes et d’écoles. Toutefois, la fondation s’est servie de l’argent attribué par la compagnie minière à des fins privées (Fitzgibbon 2017, Fualdes 2017). De ce fait, ni la clinique, ni les infrastructures promises n’ont été construites. En outre, les places à la mine qui sont destinés aux résident·e·s restent rares, bien qu’un emploi soit au centre de l’espoir de beaucoup, étant donné que cela est perçu comme la seule façon de sortir de leur situation difficile.

Barrage de route et répression
Comme le résume une femme de Perkoa : « La compagnie a occupé nos terres mais elle ne s'occupe pas de nous ». En conséquence du mécontentement des populations locales, à la mi-2015, les protestataires bloquaient la route d’accès à la mine, interrompant la production pour quelques jours. Ils·elles exigèrent la réalisation des promesses de l’entreprise, ainsi que des emplois. Le barrage de la route était aussi un moyen d’exprimer la colère par rapport à la corruption qui a lieu au sein de la Fondation Nantou. Lorsque la direction de la mine a averti que la mine devrait fermer si les protestations continuaient, les autorités gouvernementales ont ordonné la dispersion du barrage de la route. Cependant, l’intervention brutale des forces spéciales de sécurité a provoqué la fureur parmi ceux qui protestaient pacifiquement pour défendre leurs besoins primaires.

Manque de respect
Un petit agriculteur de Perkoa déclare : « La mine nous a sabotés; elle nous a promis de ne pas marcher sur nos dos et aujourd'hui elle marche sur nos têtes. La mine à manqué du respect à notre village en arrêtant et en emprisonnant nos jeunes. «

Tambao

Minéral: Manganèse
Opérateur: Pan African Tambao SA
Compagnie: Pan African Minerals (Îles Caïmans)
Ampleur: (inconnu)
Début de production: 2014
Arrêt de production: 2015
Manganèse: à Tambao, le Burkina veut tourner la page Frank Timis

Taparko

Minéral: Or
Opérateur: Société des Mines de Taparko (SOMITA)
Compagnie: Nordgold (Russie)
Ampleur: (inconnu)
Début de production: 2007
Production: 102.2 koz (en 2018)
La mine d'or de Taparko est située aux environs du village de Taparko. Elle a été la première mine industrielle à être mise en production au Burkina Faso après Poura, une mine d'or fermée en 1999. Lorsque la société propriétaire Nordgold de la Russie a signé le contrat avec le gouvernement du Burkina Faso en 1995, le pays ne disposait pas de code minier à cette époque. Pour toute la durée du contrat de 25 ans Nordgold a obtenu une clause de stabilisation avec des royalties stables, équivalant de 3% de la valeur de l’or vendu. La société en bénéficie toujours et elle économise 16 millions de dollars US depuis 2011 par rapport aux autres sociétés minières qui paient 4-5% ( J.B. 2018). Dès le début de la construction en 2005, plusieurs conflits surgirent entre la compagnie minière et la population. Pour les résident·e·s, la mine d’or apporta de nombreux changements ainsi que des problèmes dans le village : Beaucoup de cultivateur·trice·s perdirent leurs champs et, en conséquence, leurs revenus ; l'espoir d’un recrutement ne fut pas comblé ; les résident·e·s se sentent menacé·e·s par le dynamitage et sont victimes de dégâts environnementaux et sanitaires causés par la mine. En 2018, l'extension de la mine impliquera la réinstallation de 1 100 personnes (Nordgold 2017) et il reste à attendre de voir comment les populations y réagissent. Un cultivateur local exprime son désespoir : «Ils nous ont tout retiré : nos terres, nos emplois, notre santé, notre quiétude et notre espoir ».

Emploi
Au début, les habitant·e·s de Taparko, particulièrement les jeunes, voyaient dans le projet de la mine formation et emploi. Très vite, ils réalisèrent que le contraire allait se produire : La plupart des ouvrier·ère·s étaient recruté·e·s en dehors du village, et, la concession minière retirait des champs et pâturages. Comme la plupart des résident·e·s dépend de l’agriculture, la perte des champs impliquèrent la perte de leurs revenus. Selon des personnes interrogées, des élèves ont même quitté l’école pour aider leur famille à subvenir à ses besoins après la perte des champs. Une autre source de revenus dans la région, avant d’installation de la mine, était l’extraction artisanale de l’or, une activité désormais interdite par la société minière. Selon les villageois·es et à l’encontre de tous leurs espoirs, la compagnie de la mine d’or n’a pas offert d’emplois, et, à l’inverse, a détérioré les conditions de vie de la population.

Risques pour la population et l’environnement
Le site de la mine étant à proximité du village, la population se sent menacée par l’exploitation du sol. Le dynamitage nécessaire pour briser les roches contenantes d’or produit des secousses et projette des cailloux dans le village. Des personnes ont même témoigné qu’un enfant a été blessé à la tête par un projectile. En plus, les villageois·es souffrent de maladies respiratoires causées par la pollution d’air. Les détonations ne sont pas seulement un risque pour les habitant·e·s, mais elles causent aussi des dommages à leurs maisons et produisent beaucoup de nuisances sonores. Des éleveurs se plaignent que leurs animaux ne sont plus en sécurité près de la mine.

Communication
La population locale a l’impression que la mine ne s’occupe pas du village et de ses habitant·e·s et que la direction est inaccessible. Beaucoup ont le sentiment d’être exploités. Les villageois·es désirent un dialogue franc avec l’opérateur de la mine et un bon climat de cohabitation. Une part des résident·e·s réclame d’aide du côté du gouvernement qui pourrait agir en tant qu’intermédiaire. D'autres villageois·es pensent que le gouvernement et la société collaborent. De ce fait, ils·elles demandent la protection du gouvernement et l’arrêt de la défense des intérêts de la société.

Protestation
Les populations de Taparko ont le sentiment de ne pas pouvoir adresser leurs plaintes aux représentant·e·s de la mine. Même si, rarement, leur plainte parvient aux représentant·e·s, ils ne constatent malheureusement pas de changement. Les villageois·es recouvrent alors à différentes formes de protestation pour exprimer leur mécontentement, comme le blocus de routes (voir le reportage dans la vidéo), les grèves et les démonstrations. Après toutes ces années de conflit et de protestation, les habitant·e·s du Taparko sont frustré·e·s et un cultivateur local se demande : « Qu'est-ce que le pauvre peut y faire? Rien ».

Les demandes
En somme, les habitant·e·s de Taparko ont le sentiment que la mine d'or leur prend presque tout sans contrepartie. Une élève souligne l’exclusion des villageois·es : « On dit mine de Taparko mais pas des gens de Taparko ». La population locale désire avoir une part des profits de la mine par le biais d'améliorations de leurs infrastructures (par ex. des routes, de l’école, de l’hôpital, d’eau potable, ainsi que la construction des maisons à l'abri du site minier). Ils·elles aimeraient une offre d’emploi et, en général, du soutien pour le développement de Taparko, parce que « si c'est bien chez nous, ça c'est chez eux aussi. Mais venir chercher l'argent sans penser à nos vies, ce n’est pas bien » (cultivateur de Taparko).

     Yaramoko

item57
Entrée de la mine (après extension)
item58
Entrée du village et zone d'extension
item59
Revendications de la population (plateforme revendicative) 1
item60
Revendications de la population (plateforme revendicative) 2
item61
L’orpaillage dans la zone maintenant fermée
Minéral: Or
Opérateur: Roxgold Sanu SA
Compagnie: Roxgold (Canada)
Ampleur: 23.5km2
Début de production: 2016
Production: 132.65 koz (en 2018)
Convention minière: 2015
La mine d'or de Yaramoko, située dans la ceinture de roches vertes de Houndé, province de Balé, dans le sud-ouest du Burkina Faso, est la première mine souterraine du pays à ce jour. Sa production commerciale a débuté en octobre 2016. La société canadienne Roxgold et son sous-traitant australien Africa Underground Services (AUMS) exploitent deux gisements aurifères : la « Zone 55 », une mine entièrement souterraine actuellement en production et « Bagassi Sud », qui devrait commencer la production commerciale d'ici la fin décembre 2018. Après l'approbation du projet d'extension par le conseil des ministres burkinabè en juin 2018, la concession a été étendue de 15,84 km² à 23,54 km² en 2004. La société prévoit une augmentation de 40% de sa production annuelle en raison de Bagassi Sud (Roxgold 2018). En raison du projet d’extension, de nombreux·euses agriculteur·trice·s locaux·ales ont perdu leurs champs. Néanmoins, les personnes les plus touchées par l'extension de la mine sont les personnes qui dépendent directement ou indirectement de l'exploitation minière artisanale (orpaillage).

Orpaillage
L'orpaillage est devenu une activité économique importante pour les populations locales à la fin des années 1990. Au cours des années 1990 et au début des années 2000, Bagassi a connu un afflux des orpailleur·euse·s qui avaient principalement migré du nord du pays. Les jeunes autochtones de Bagassi se sont rapidement impliqués dans ces activités. Malgré les conditions de travail difficiles qui prévalaient, l'exploitation minière artisanale a acquis la réputation d'être une activité générant des revenus rapides. En conséquence, de nombreux·euses habitant·e·s de Bagassi ont participé à des activités commerciales dans et autour des camps miniers artisanaux. En raison de l'ouverture officielle de la mine de Yaramoko en octobre 2016, les orpailleur·euse·s ont dû quitter la « zone 55 », beaucoup d'entre eux s'étant déplacés vers « Bagassi Sud », qui est devenu un véritable village et un important espace commercial et de vie en raison des pratiques d'EMAPE. Avec l'extension de la concession minière en avril 2018, le dernier important secteur minier artisanal de Bagassi a disparu. De nombreux·euses habitant·e·s de Bagassi, et en particulier les jeunes, ont perdu l’accès à la terre qui a été la base de la vie pour eux et leurs familles.

Dédommagement
Les propriétaires, les agriculteur·trice·s et certain·e·s orpailleur·euse·s ont été indemnisés pour leur perte de terres et les moyens de subsistance correspondants en 2016 et 2018 respectivement. À ce jour, de nombreux propriétaires terriens et agriculteur·trice·s se sont plaints du faible montant de la compensation financière (environ 350 000 francs CFA par hectare et par an) et principalement de la durée des versements de compensation. Alors que la production commerciale d’or devrait durer au moins dix ans, l’indemnisation pour la perte de terres n’est accordée que pour une période de cinq ans. Les jeunes ne sont finalement que des bénéficiaires secondaires au cours des processus de négociation de la compensation. Les négociations ne se font généralement qu'entre les propriétaires terriens et les agriculteur·trice·s touché·e·s et les sociétés minières. Les plus jeunes n'ont souvent d'autre choix que d'accepter les conditions d'indemnisation et de réinstallation négociées par leurs chefs de famille. Un jeune manifestant à Bagassi a déclaré : « Ils [les responsables de la mine] ont discuté avec nos parents, nos voix n’ont pas été entendues […] ils travaillent uniquement avec les propriétaires terriens. « Pourtant, les jeunes sont particulièrement touchés par le manque d’opportunités d’emploi, et ce sont généralement ceux qui pratiquent l’orpaillage.

Emploi
En octobre 2018, Roxgold et ses sous-traitants employaient 900 personnes, dont 49% venaient de la région. Toutefois, l’orpaillage a largement dépassé en nombre les effectifs nécessaires aux activités d’exploitation souterraine hautement spécialisées. Malgré les efforts de Roxgold en matière de renforcement des capacités et de formation de la main-d'œuvre locale, tous les postes de direction sur le site minier sont pris par les expatrié·e·s, principalement des ressortissants du Canada, de l'Australie et d'autres pays africains que le Burkina. Ils·Elles quittent rarement le site de la mine et ne dépensent donc pas beaucoup d’argent dans l’économie locale de Bagassi. Par conséquence, les avantages indirects pour la communauté locale sont perçus comme peu importants. Les achats locaux et l'engagement de fournisseurs de la région immédiate sont considérés comme insuffisants et profitant à quelques particuliers. Pour recruter du personnel sur place, la société s'appuie sur un conseil local composé des membres des conseils villageois de développement (CVD) qui sélectionnent des candidat·e·s potentiel·le·s pour des postes « non qualifiés » ou comme travailleur·euse·s journaliers, en fonction des besoins de la société. Un « mouvement de jeunesse » local a récemment accusé le comité de non-transparence et de corruption.

Protestation
Seulement deux jours après que Roxgold ait reçu le « Prix de la meilleure responsabilité d'entreprise 2018 » à la Semaine des activités minières en Afrique de l'Ouest (SAMAO) à Ouagadougou le 28 septembre 2018, de jeunes manifestant·e·s insatisfaits de l'extension de la concession de la société depuis avril 2018 et ont barré la route de l'entrée à la mine à Bagassi. Les dirigeant·e·s de la société n'ayant pas donné suite à leurs demandes, un autre barrage a été mis en place le 9 octobre 2018 au petit matin. La société a réagi en envoyant les forces de la Compagnie Républicaine de Sécurit (CRS) pour dissoudre le rassemblement, ce qu'elles ont fait en utilisant des gaz lacrymogènes et la violence physique. Les jeunes manifestant·e·s ont alors eu recours à des moyens de protestation plus radicaux ; ; ils·elles ont détruit les maisons et les installations des membres des autorités locales impliqués dans le recrutement de « personnel local » pour la mine, les accusant de corruption et de mauvaise gestion.

Demandes
La manifestation visait principalement la société minière et ses cadres supérieurs. Les jeunes manifestant·e·s ont demandé la démission de l'agent des relations communautaires sur le site minier et ont demandé plus d’options pour l'emploi des jeunes de la localité. Ils ont en outre réclamé de meilleures conditions de travail pour les travailleur·euse·s journaliers et autres personnels locaux. L'un des principaux sujets de discorde était que l’orpaillage est toujours une activité de subsistance importante pour les jeunes de la région. Le seul site d’orpaillage restant ayant été dissous en raison du développement de Bagassi Sud, ils ont demandé l’approbation d’un site alternatif sur la concession d’exploration de Roxgold, où ils pourraient poursuivre l’orpaillage (voir les photos des revendications écrites dans leur « plateforme revendicative »). Au total, la concession d'exploration de Roxgold s'étend sur une superficie de 230 km² dans la province de Balé.

Texte de Diana Ayeh, Université de Leipzig (SFB 1199 “Processes of Spatialization under the Global Condition”
Nouvelles sur la manifestation contre la société minière Roxgold et la répression de la protestation en octobre 2018.

     Youga

item37
Voiture arrosant les rues dans et autour de la mine de Youga (Franza Drechsel 2017)
item38
Panneau indicateur de l’école primaire de Youga, sponsorisé par la compagnie minière turque MNG Gold (Sarah Kirst 2017)
item39
Vue depuis le village non-électrifié de Youga, sur les poteaux électriques menant à la mine de Youga (Sarah Kirst 2017)
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Le village de Youga, sans électricité, à côté des poteaux électriques menant à la mine de Youga (Sarah Kirst 2017)
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Vue depuis le village de Youga sur les tas de pierres de la mine de Youga (Sarah Kirst 2017)
     Minéral: Or
     Opérateur: Burkina Mining Company
     Compagnie: Avesoro Resources (Canada)
     Ampleur: (inconnu)
     Début de production: 2008
     Production: 110.75 koz (en 2018)
Aux yeux des habitant·e·s du village voisin, l'opérateur Burkina Mining Company ne respecte pas ses promesses. Que ce soit du travail pour la communauté, la construction de puits, ou d’autres besoins de la population, la société minière a déçu ceux qui auparavant avaient de grands espoirs.

Absence de sources de revenu
La région aride n’offre pas beaucoup de sources de revenu pour ceux qui y vivent. Pendant longtemps, les gens se déplaçaient de façon saisonnière au Ghana ou en Côte d’Ivoire pour le travail. Avec la découverte d’or, beaucoup travaillaient comme orpailleur·euse·s. « C’est l’or qui peut construire », dit un jeune homme qui a pu bâtir une maison avec les profits qu’il a tiré de l’orpaillage. Toutefois, la compagnie de la mine, n’autorise pas l’extraction artisanale sur son terrain. À la place, l’entreprise a alloué aux orpailleur·euse·s une parcelle où ne se trouve pas d’or. . Dans l’éventualité où les orpailleur·euse·s s’aventurent sur un terrain qui fait partie de la concession de l’entreprise, ils·elles en sont brutalement chassé·e·s. Mais comme le jeune homme demande : « Si l'état n'autorise pas l'orpaillage, on va faire comment ? ».

Sentiment de marginalisation
Le village n’a pas accès à l’électricité, bien qu’il soit situé près d’une mine complètement électrifiée. Le manque d’électricité renforce l’absence d’éventuelles sources de revenu. La jeune génération se sent marginalisée par la mine ainsi que par les autorités locales, et ne voit pas d’autre option que de se débrouiller par elle-même pour demander des emplois ainsi que l’appui nécessaire pour mener une vie décente.

Protestation
Après que la société canadienne Avesoro Resources a recruté un sous-traitant turc, Orkun Group Sarl, pour externaliser certaines activités, dont le garage et la mine, les travailleur·euse·s de la mine ont protesté et refusé de travailler depuis le 7 juin 2019, entraînant la suspension des activités minières à Youga. Avesoro Resources a mis fin aux contrats de travail de la majorité des travailleur·euse·s de Youga. Parmi eux, 631 travailleur·euse·s avaient des contrats à durée déterminée non expirés, ce qui constitue une violation du lois du travail burkinabé. D'autres se sont vus proposer de signer de nouveaux contrats avec le groupe Orkun, mais ont refusé de signer de nouveaux contrats. Depuis le 17 juin 2019, le travail a repris chez Youga mais le climat social reste tendu entre les travailleurs qui rejettent encore les nouvelles conditions de travail que tente d’imposer le sous-traitant Orkun. Le 8 août 2019, selon des sources locales, le feu a été mis à la mine. Le colère des populations riveraines a été déclenchée par le décès d’un orpailleur qui aurait été tabassé par des agents de sécurité de la mine.

Bomboré

Bomboré

Minéral: Or
Opérateur: Orezone Bomboré SA
Compagnie: Orezone (Canada)
Permis: 2016
Ampleur: 25 km2
Début de production (envisagé): 2020

     Houndé

item44
Bâtiment sanitaire avec des escaliers déjà en train de se décomposer pour un ménage dans le village de Koho recemment construit pour la réinstallation involuntaire près de la mine de Houndé (Hermann M. Konkobo 2017)
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Le village de Koho recemment construit avec des maisons boîtes d'allumettes caractéristiques pour la réinstallation involuntaire près de la mine de Houndé (Hermann M. Konkobo 2017)
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Houndé mine à ciel ouvert
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Bâtement du département des relations communautaires
item55
Houndé mine à ciel ouvert
item56
Manifestation à Houndé, 23 février 2018 (Diana Ayeh)
item57
Manifestation à Houndé, 23 février 2018 (Diana Ayeh)
item58
Manifestation à Houndé, 23 février 2018 (Diana Ayeh)
item59
Manifestation à Houndé, 22 février 2018 (Diana Ayeh)
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Manifestation à Houndé, 22 février 2018 (Diana Ayeh)
Minéral: Or
Opérateur: Houndé Gold Operations SA
Compagnie: Endeavour Mining (Canada)
Ampleur: 23 km2
Début de production: 2017
Production: 277 koz (en 2018)
Groupes impactés
Les groupes impactés directement et indirectement sont entre-autres les orpailleur·euse·s, les agriculteur·trice·s (non)rentiers et les propriétaires fonciers et migrant·e·s allochtones ; les associations et groupements des technicien·ne·s industriel·le·s, mécanicien·ne·s deux roues, soudeur·euse·s, maçon·ne·s, menuisier·ère·s, des briquetiers, textile et habillement ; les groupements en hygiène et alimentation, peau et cuir, des éleveur·euse·s, commerçant·e·s, chauffeur·euse·s, mécanicien·ne·s autos. A ceux-là, s’ajoute d’acteur·trice·s tels que les conseils villageois de développements (CVD), la société civile, etc. L’ensemble de ces acteur·trice·s locaux·ales forment la « Coordination des Corps socioprofessionnelles et de Jeunesse du Tuy « (CCJ)

Revendications
A Houndé, comme la quasi-totalité des villes et régions abritant les multinationales minières au Burkina Faso, l’écart criard et progressif entre les pauvres et riches, les inégalités dans la répartitions des rentes et retombés issus de l’exploitation minière et l’expropriation des ressources (terres, eaux, champs, cimetières et habitation, etc.), la corruption et le manque de transparence sont les principaux facteurs explicatifs de la recrudescence et le développement des conflits autour de l’exploitation industrielle des mines. La plateforme de la CCJ regroupe les revendications de la société civile à Houndé.

Protestations
Il s’agit essentiellement des moyens d’actions et d’expressions utilisés par la population locale afin de contraindre la mine HGO pour la prise en compte de leurs préoccupations. Les moyens d’actions et d’expressions sont plusieurs ordres. Elles vont des dialogues, des marches meeting et en passant les conférences de presse et le blocage de route. A titre d’exemple, les rencontres de dialogue et remise de mémorandum, en février 2017, de la CCJ et la direction de la mine et entre les populations locales et les autorités des collectivités territoriales et centrales. Une seconde illustration de manifestation est la mobilisation populaire des 22 et 23 février 2018 paralysant la route principale du pays. Effet, cette forme de protestation se manifeste par la mobilisation populaire, le blocage de la route nationale (RN1) et l’empêchant les travailleur·euse·s de la mine d’y accéder. Cette action de manifestation du conflit a contraint, le 23 février 2018, la venue du directeur pays d’Endeavour Mining sur Houndé. Enfin, les actions d’interpellations, des 7 et 17 avril 2018, des jeunes de Houndé sur la problématique de l’emploi auprès de Houndé gold Mining sont des illustrations du conflit minier dans le Tuy. La manifestation du 17 avril s’est soldée par l’arrestation de 5 jeunes par la gendarmerie (ODJ 2018). Ainsi, l’ensemble des formes de manifestations des griefs nourris par les communautés locales à l’encontre du mépris de HGO et du silence culpabilisant des autorités locales et nationales ont des tendances de radicalisation.

Sources ne provenant pas du Web:
ODJ 2018: Déclaration: La Sous-section ODJ de Houndé condamne la répression contre les jeunes de la commune et exige la libération des 5 jeunes arrêtés le 17 avril 2018 par les forces de l’ordre, Houndé, 18 April 2018, Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso.

Hermann Moussa Konkobo

     Sanbrado

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Site minier artisanal (Hermann M. Konkobo 2017)
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Site minier artisanal avec plusieurs puits (Hermann M. Konkobo 2017)
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Un puit d'un site minier artisanal en utilisation (Hermann M. Konkobo 2017)
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Traitement artisanal d'or (Hermann M. Konkobo 2017)
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Matériaux brûlés après la fermeture forcée du site minier artisanal près du village de Pougin en 2014 (Hermann M. Konkobo 2017)
item52
Maisons abandonées après la fermeture forcée du site minier artisanal près du village de Pougin en 2014 (Hermann M. Konkobo 2017)
Minéral: Or
Opérateur: Société des mines de Sanbrado (SOMISA)
Compagnie: West African Resources (Australie)
Permis: 2017
Ampleur: 26 km2
Début de production (envisagé): 2020
En 2002 l'or a été découvert dans la zone autour du village de Pousgin, et les villageois·es ont commencé l'orpaillage. Selon des informateur·trice·s locaux·ales, dès le début, jusqu'à 3.000 personnes habitaient et travaillaient sur le site en même temps. L'orpaillage informel au site de Pousgin constituait une base fondamentale de subsistance des populations dans les villages avoisinants.

Fermeture du site de l'orpaillage informel
En 2002 l'or a été découvert dans la zone autour du village de Pousgin, et les villageois·es ont commencé l'orpaillage. Selon des informateur·trice·s locaux·ales, dès le début, jusqu'à 3.000 personnes habitaient et travaillaient sur le site en même temps. L'orpaillage informel au site de Pousgin constituait une base fondamentale de subsistance des populations dans les villages avoisinants (Bonkoungou 2016). La colère de la population avoisinante se dirige notamment contre Pierre Tapsoba, le directeur national du projet Sanbrado, qui était un responsable politique de haut rang sous le régime de Blaise Compaoré (Youmanli 2016). Elle demande la fermeture immédiate de la mine et la compensation de tous ceux qui ont subi des pertes en 2014. Une petite victoire était remportée quand les villageois·es ont été accordés une zone pour l'orpaillage. Cependant, selon des orpailleur·euse·s locaux·ales, cette zone est moins riche en or que l'ancienne.

Réinstallation involontaire
Quelques résident·e·s locaux ont reçu l'information que six villages seront relocalisés dû à la construction de la mine industrielle. Un plan de réinstallation n'a pas été présenté, quoique plusieurs maisons ont été marquées avec une croix peinte en blanc, indiquant leur réinstallation. Les résident·e·s ont obtenu soit très peu d’indemnités soit aucun paiement compensatoire et pas de nouvelle maison ce qui est la procédure habituelle. Les informateur·trice·s locaux·ales insistent fortement qu'ils ne sont pas prêts à partir de leur village, car ils y sont nés et leurs ancêtres y sont enterrés.

Consultation partiale
En raison d'intérêts contradictoires, des consultations régulières entre les différentes parties ont lieu. Le maire est du côté de la compagnie en espérant que la mine industrielle renforce le développement économique de la communauté (AIB 2017). Généralement, il y a un manque de participation de la population locale dans les procédures de consultations. Il est donc peu probable que les revendications des ancien·ne·s orpailleur·euse·s soient prises en compte.

Kalsaka

Kalsaka

Minéral: Or
Opérateur: Kalsaka Mining SA
Compagnies: Perseus Mining (Australie), IMAR-B (Brésil) (avant Amara Mining)
Ampleur: (inconnu)
Début de production: 2009
Arrêt de production: 2014

Poura

Poura

Minéral: Or
Compagnie (dernière): Ashanti Goldfields (Ghana)
Ampleur: (unknown)
Arrêt de production: 1999
Exploration en cours

Séguénéga

Séguénéga

Minéral: Or
Opérateur: Séguénéga Mining SA
Compagnie: Perseus Mining (Australie) (avant Amara Mining)
Ampleur: (inconnu)
Début de production: Septembre 2013
Arrêt de production: Julillet 2014

Banfora

Banfora

Minéral: Or
Opérateur: Société Minière Gryphon SA
Compagnie: Teranga Gold (Canada) (avant Gryphon Minerals)
Permis: 2014
Ampleur: (inconnu)

Bouéré-Douhoun

Bouéré-Douhoun

Minéral: Or
Opérateur: Orezone Bomboré SA
Compagnie: Orezone (Canada)
Permis: 2016
Ampleur: 5.37km2

Boungou

Boungou

Minéral: Or
Opérateur: SEMAFO Boungou
Compagnie: Société d’exploitation minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO) (Canada)
Ampleur: 29.6 km2
Début de production: 2018
Production: 63.6 koz (2018)

Konkéra

Konkéra

Minéral: Or
Opérateur: Société Konkera SA
Compagnie: Centamin (Grande-Bretagne)
Permis: 2015
Ampleur: (inconnu)

Netiana

Netiana

Minéral: Or
Opérateur: Netiana Mining Company
Compagnie: MNG Gold (Turquie)
Permis: 2016
Ampleur: 2 km2

Wahgnion

Wahgnion

Minéral: Or
Opérateur: Wahgnion Gold Operations SA
Compagnie: Teranga Gold Corporation (Canada)
Permis: 2014
Ampleur: 89 km2
Début de construction: July 2018
Début de production: 2019